Villa Manara

La villa a été édifiée par la famille Pirovano, qui joua un rôle important dans les événements politiques locaux et nationaux. De la fondation originaire il reste aujourd’hui seulement le corps principal du XVIIè siècle. L’édifice subit cependant un radical renouvellement au cours du XIXème siècle : la villa est décorée avec des peintures de goût éclectique et agrandie par l’ajout de nouveaux corps de fabrique. L’élément le plus caractéristique de cette phase de renouvellement est la tour néogothique à plan circulaire, à fonction originaire de salle d’armes puis, au cours du XIXème siècle, de salle de thé, de serre et finalement de dépendance. À la moitié du XIXème siècle Ignazio Cantù nous offre un portrait de Villa Manara avec des mots qui bien décrivent le suggestif complexe éclectique : “ Magnificence et élégance embellirent villa Pirovano, l’une des plus belles de la Brianza , qui occupe une enceinte de plus que cent perches de terre, avec un pavillon et salle suisse, un billard finement décoré et, au premier étage, une salle chinoise qui représente vivement la manière de vivre de cette nation-là. À tout celà il fait pendant un appartement rustique à la manière d’un château suisse, auquel la crénelure de l’enceinte donne un aspect de majeure vérité. Ici des fleurs et des fruits destinés à un autre climat sous d’autres cieux ; ici un lac, une petite île et des monuments d’affection, là-bas des bois de platanes et de pins et des sources d’eaux limpides, des allées tortueuses et un petit temple et des grottes, des cabanes rustiques à l’extérieur, embellies à l’intérieur avec des cabinets, et une tour ronde avec une riche salle d’armes, et des cippes funéraires et au-delà, un peu plus éloignée, une féconde tenderie”.

En 1833 la villa est achetée par la famille Manara, qui l’utilise comme résidence d’été jusqu’à 1849. Ce sont les difficiles années des révoltes qui bouleversent l’Italie du Risorgimento et c’est juste à la mémoire du héros Luciano Manara, tombé en 1849 en défendant la République Romaine, que la famille fait construire un petit temple qui abrite encore de nos jours sa dépouille mortelle.

À la famille Manara se succède celle des Mannati par ligne d’héritage, puisque l’un de ses membres avait marié Virginia, l’une des sœurs de Luciano Manara. Dans les années Trente du XXème siècle la villa est vendue et au même temps est très réduite l’extension du parc qui, à l’origine, s’étendait bien au-delà de la route provinciale, tandis que le petit lac et le lavoir, autrefois sous le tombeau de Manara, ont disparu déjà au cours du XIXème siècle.