L'église de San Salvatore: les Fresques

La grande coupole au- dessus du baptistère est soutenue par quatre piliers insérés aux angles de la travée médiane. Les fresques qui la recouvrent représentent dans le médaillon central le Christ Pantocrator entouré de ses disciples disposés en éventail. Le Christ a sa tête tournée en direction de l’autel ; Il tient dans sa main gauche le livre de la Parole, tandis que sa main droite est ouverte et soulevée en direction de ses apôtres, appelés à faire connaître la Bonne Nouvelle à toute l’humanité.

La simplification géométrique des formes qui tracent le contour du visage du Christ Lui donnent une expressivité très marquée : le visage est allongé, la barbe en pointe, le nez droit, les grands yeux écarquillés et les arcades sourcilières sont mises en relief par de nets coups de pinceau. Les douze apôtres, eux aussi représentés avec un certain hiératisme dans leurs gestes, sont des figures minces et élancées, enroulées dans leurs manteaux traversés par d’amples coups de pinceau qui évoquent un sens de grande profondeur. Comme pour le Christ, leur expressivité est donnée surtout par les yeux écarquillés et par la simplification géométrique. Pas tous les apôtres sont identifiables, mais aucuns d’entre eux, comme par exemple Philippe, Pierre et Thaddée sont encore reconnaissables grâce à la présence, bien que lacunaire, de leurs noms écrits en chaux blanche à côté de chaque figure. En dehors de l’espace circulaire de la coupole, sur le tambour au-dessous et en dialogue direct avec les fidèles il y a l’image de Marie, l’Enfant-Jésus dans ses bras.

La Vierge, peinte de front, représente la typique iconographie byzantine de la Vierge Hodigitria, qui présente l’Enfant-Jésus aux fidèles. À ses côtés les hauts murs de la Jérusalem céleste : ce sont le symbole de la séparation entre l’espace terrestre et l’espace divin de la coupole, duquel et auquel la Vierge même est médiatrice et porte.

Le cycle des peintures de la coupole est achevé par celles qui recouvrent les structures de soutien de la voûte : quatre aigles qui occupent les pendentifs angulaires et des décorations géométriques colorées de tons vifs qui enrichissent les espaces sous les quatre grandes arches. Les deux murs latéraux sous la coupole sont eux aussi complètement décorés de fresques, bien qu’ils soient dans un état de conservation décidément plus critique. Ce sont des histoires différemment disposées : celles de l’enfance de Jésus sur le mur méridional et celles de sa Passion sur le mur septentrional. Parmi ces scènes on peut encore reconnaître l’Annonciation en haut à droite et, un peu plus au-dessous, la Présentation de Jésus au Temple. Sur le mur de gauche les scènes de la Passion encore visibles sont celles de l’entrée de Jésus à Jérusalem et de la Crucifixion au-dessous de la première.

Un fragment pictural du XIIIème siècle a été superposé aux deux dernières peintures. Il représente un frère franciscain en train de nourrir d’une cuillère un homme avec une barbe et un curieux chapeau duquel sort une mèche rouge. Au-dessous on peut voir un fragment de fresque qu’on estime qu’il date du XVème siècle : il représente un noble donateur de profil, habillé et coiffé selon la mode de l’époque, et derrière lui sa famille faisant mine de faire une offrande. À l’exception de ces deux fragments la campagne picturale de la coupole et des murs semble être unitaire et homogène en ce qui concerne le style, l’iconographie et la technique, puisqu’elle révèle de l'influence byzantine diffusée en Lombardie pendant le XII-XIIIème siècle.

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